Mes mains dans la peinture, caresser la surface avec mes doigts enduits de couleurs, frotter l’acrylique qui commence à sécher, gratter la surface avec mes ongles, c’est par là que j’avais envie de commencer. Il me semblait que la distance entre mon corps et la toile créée par le pinceau, l’instrument, me posait problème. Il me fallait éliminer cette distance pour avoir un contact direct avec la surface, pour que mes mains touchent directement la peinture, le canevas.
Dans mes dessins réalisés tout au long de l’année 2020, j’ai exploré le glissement du bâton à l’huile sur le papier Mylar, puis mes mains qui caressent la douceur du papier pour étendre cette huile sur la surface. Ce geste en apparence banal est une véritable jouissance. Étaler la couleur sans plan défini à l’avance avec les mains est un véritable plaisir du corps. Pourquoi ne serait-il pas possible de reproduire ce geste en peinture me suis-je dit ? Enfant je le faisais naturellement avec la peinture aux doigts.
Je suis en manque de tactilité. Est-ce un effet de la distanciation sociale ?
Détail exploration peinture avec doigts